L’enfant rieur et l’enfant statue (conte)

Présentation de Clermont Bonnenfant aux enfants pour la cueillette de goupilles

Il était une fois un enfant rieur qui aimait tellement courir, faire des roulades, grimper, sauter, chanter, danser… Il
était souple dans ses mouvements comme un petit arbre qui se laisse bercer sous le vent.
L’enfant rieur s’amusait avec ses frères, ses soeurs car il était dans une grande famille. Avec eux et ses amis, il
courait, faisait des roulades, grimpait, sautait, chantait et dansait…

Un jour, alors qu’il avait grandi et qu’il s’amusait toujours autant, un accident arriva.
L’enfant rieur se transforma en statue. Une statue raide, figée, droite. Il ne pouvait plus bouger. Il passait ses
journées, couché sur un lit d’hôpital tout raide et ne pouvant rien faire. Sa maman, ses frères, ses soeurs et ses amis
étaient très tristes. Ils le visitaient chaque jour à l’hôpital, chacun leur tour et parfois tous ensemble. Ils ne le
reconnaissaient plus. L’enfant ne courait plus, ne pouvait plus faire des roulades, grimper, sauter, chanter ou danser.
Même son visage avait changé: il était figé comme une statue. Quand on lui parlait, il ne répondait pas. On aurait dit
que l’enfant rieur était prisonnier de la statue.

Ses frères et ses soeurs continuaient à le visiter, à lui parler et à toucher à l’enfant statue. Sa mère était toujours là à
s’occuper de luui. Elle voyait en lui l’enfant rieur. Ses gestes de tendresse voulaient réveiller l’enfant rieur prisonnier
de l’enfant statue. Le médecin lui, pensait que cela ne servirait plus à rien. Mais pas la maman.
Un jour, longtemps, longtemps après l’accident, la statue ouvra un oeil. Toute la famille et les amis se sont précipités
autour de lui.

Doucement, gentiment, ils lui ont parlé et ont vu les yeux de l’enfant rieur apparaître. Ils lui ont tenu la main et la
main de l’enfant rieur a serré leurs mains. Un sourire est apparu sur le visage de l’enfant statue.
La statue s’est mise à bouger, encouragée par tout cet amour de maman, de ses frères, ses soeurs et amis. L’enfant
statue a réappris à marcher, à manger, à aller aux toilettes, à parler et même à courir.

L’enfant rieur est réapparu tout joyeux et tout reconnaissant. Il ne cessait de dire MERCI! De toutes les manières.
Merci à la vie qui le faisait à nouveau bouger. Merci à sa mère qui avait toujours cru que l’enfant rieur était vivant.
Merci à ses frères, à ses soeurs et à ses amis qui ne l’avaient pas délaissé comme une statue.

L’enfant rieur a trouvé une merveilleuse façon de dire MERCI!
Il se promène tous les jours en bicycle pour aider ceux qui sont comme des statues ou qui ont des jambes statues.
Pour eux, il rammasse des goupilles de canettes et les vend à une compagnie qui les achète. Et luil’enfant rieur,
achète des chaises roulantes pour ceux qui ont des jambes de statue. C’est maintenant eux qui lui disent MERCI!

 

 

 

Josée Ranger
Animatrice en vie spirituelle et en engagement communautaire
De la commission scolaire Marie Victorin
Septembre 2005